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Extraits: Moi, Sidonie, POUM




Marie Bell. Mais qu'est ce qui leur fait si peur aux gens, dès qu'on ouvre la bouche? Parfois je me demande, depuis la nuit des temps, combien de filles ont dû subir ces coups de fourchettes comme moi, dans le silence? Combien sont mortes avec leurs secrets bien étouffés au fond de la gorge? Et pourquoi on continue à laisser les cauchemars exister? Si on comptait toutes les filles qui sont parties avec ces coups de fourchettes plantés dans le cœur, on aurait sûrement de quoi remplir l'univers, et si elles se mettaient à chanter leurs chagrins, toutes les galaxies trembleraient d'effroi.


(...)


Et voilà, tout est mal qui finit mal. Je crois bien que tout était écrit à l'avance. Parfois, je rêve qu'une bombe atomique explose et m'anéantit. Ce serait un véritable carnage et les larmes de musique couleraient de mes yeux devenus trous. Alors seulement, le vide giclerait...


Le vide est un microbe qui dévore le cœur des hommes trop distraits. Le vide s'empare de vous et vous grignote jusqu'à la moelle. Le vide n'a besoin d'aucune raison valable pour faire de vous sa poupée de chiffon, et vous jeter contre les murs, et vous piétiner sur un sol crasseux. Vous vous croyez à l'abri, mais peu importe ce qui vous entoure. Il envahit les plus faibles, grignote leur âme, vole leur vie. Et cela dure depuis toujours...


Le fantôme de Schopenhauer. Même en étant mort, je reste rongé par mon angoisse de la mort. Et plus je m'interroge sur mon angoisse de la mort, plus je tourne en rond. Et plus je tourne en rond, plus je m'angoisse et je m'interroge. (...)

J'ai passé ma vie à me demander pourquoi et je passe ma mort à me demander pourquoi j'ai passé ma vie à me demander pourquoi ! Marie Bell, profite de ton existence, avant qu'il ne soit trop tard...





Illustrations: Camille Moukli-Pérez

Moi, Sidonie, POUM de Julie Cayeux, aux Editions Christophe Chomant





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